dimanche 22 juillet 2007

Nâsser Farhang Far



Biographie:

Nâsser Farhang Far est né en 1947 à Rey. Il commence le tonbak à l'âge de 7 ans et n'ayant pas de tonbak à ce moment il utilisait des cruches sur lesquelles sa mère tendait des peaux.
Au début son père ne voulait pas qu'il joue du tonbak mais qu'il fasse de la calligraphie, et finalement Farhang Far pratiqua les deux.
Son père qui travaillait à la préfecture de police, jouait du târ pour lui-même et son oncle jouait du tonbak et chantait.
Nâsser commença à apprendre le tonbak auprès de Mohammad Turkamân, l'un des bons élèves d' Amir Nâsser Eftetâh. Il rencontra Hossein Tehrâni par la suite à une soirée et Nâsser pris quelques cours avec lui par la suite. Tehrâni lui conseilla d'aller apprendre l'écriture chez Mohammad 'Esmâïli. Ainsi, il alla travailler le livre de Tehrâni (qui était manuscrit à cette époque) avec 'Esmâïli.
À partir de 1963, il alla apprendre la calligraphie auprès des grand maîtres de son époque suivant le désir de son père. Il s'y consacrera pour son plaisir jusqu'à la fin de ses jours.
Dans les mêmes années, il alla chez Hossein Yekrangi et Soleymân Amir Ghâssemi, qui étaient maîtres de chant et du radif. Et leurs demeures étaient aussi lieux où se retrouvaient les grands de cette époque.
En 1970, sur le conseil de son ami Dâvoud Gandjéï (kamântché), qui habitait le même quartier, il alla à l'Université des Beaux-Arts voir Nûr 'Ali Borumand (târ) et Dârioush Safvat, et après les examens, il fut accepté en qualité de professeur. Il y appris aussi beaucoup sur le style de jeu ancien du tonbak et sur le zarbikhâni avec Borumand et Abdollâh Davâmi (chant). Il y travailla également l'accompagnement avec Asghar Bahâri (kamântché), Sa'id Hormozi (setâr), et Youssef Foroutan (setâr).
En 1971, il remplace Bahman Rajabi, qui n'était pas disponible, et donne son premier concert à la télévision iranienne avec Asghar Bahâri et Lotfollâh Majd (târ).
En 1973, il travaille avec Maurice Béjart en Belgique et la même année, sur le conseil de Borumand, il commence à apprendre le setâr et essayera d'obtenir une licence aux Beaux-Arts mais il y renoncera un peu plus tard. Mohammad Taghi Mas'oudieh lui aurait dit: "Tu es un maître du rythme et du tonbak, c'est dommage que tu perdes ton temps à étudier le contre-point, l'harmonie..."
En 1975, il alla travailler avec Robert Wilson aux Etats-Unis.
Nâsser Farhang Far sinon aura surtout joué avec Mohammad Rezâ Lotfi (târ, setâr), Mohammad Rezâ Shadjariân (chant) et Parviz Meshkatiân (santûr).
En plus de connaître les différents styles de jeu du tonbak de son époque, Nâsser avait développé un style de jeu nouveau alors qu'il n'avait pas encore 30 ans. Aujourd'hui tout les jeunes joueurs de tonbak sont, directement ou indirectement, influencé par sa technique et son phrasé.
Nâsser eut également des problèmes avec, entre autres, l'opium, et à la fin de sa vie il avait de gros problèmes de santé. Il décéda en 1997.


Vidéos de Nâsser Farhang far

Lotfi et Farhang Far, pishdarâmad-é Shahnâzi, âvâz-é bayât-é tork
Lotfi et Farhang Far, tchâhârmezrâb-é râstpandjgâh


dimanche 8 juillet 2007

Hossein Tehrâni


Tehrâni c'est le type à droite (petite précision: le zarb et le tonbak c'est le même instrument)

Biographie

Hossein Tehrâni est né en 1912 à Téhéran. Il commence à pratiquer le zarb en 1925. À cette époque, jouer du tonbak exposait à des problèmes provenant du mépris des gens vis-à-vis de cet instrument. Malgré cela, Tehrâni avait un tel amour et une foi si sincère en cet art que, sans prêter attention aux difficultés de son époque, il continua à pratiquer le tonbak coûte que coûte. Il a dit dans une interview:
"...à l'époque où j'ai commencé à jouer du zarb, cet instrument était la "bête noire" et tout le monde lui vouait un tel mépris que personne n'avait le courage de s'approcher d'un zarb. Dans un tel contexte jouer du zarb signifiait perdre tout honneur (en prenant en compte que dans une société encore restée très traditionnelle à cette époque, c'était un poids bien plus lourd à porter qu'à paris de nos jours...). C'est de cette manière que j'ai commencé à jouer du zarb. Dès le début j'avais un tel amour pour cet instrument que j'ai supporté tous les blâmes et tout le mépris qu'on m'a porté et j'ai jeté cette dignité superficielle que le zarb était sensé me faire perdre. À ce moment je me suis dit qu'il fallait absolument que je sorte le zarb de cette situation misérable. C'est pour y parvenir que j'ai autant pratiqué et si je dis y avoir passé la moitié des heures du jour et de la nuit, je n'exagèrerais rien."
À partir de 1928, il commence à travailler auprès de Hossein Djân 'Esmâilzâde (joueur de kamântche) et comme à cette époque l'écriture occidentale n'était pas coutumière en Iran, il mémorisait les séquences rythmiques à l'aide de phrases ("balé o balé o ba'alé dige": la langue persane étant très ryhtmique). Puis il travaille avec la plupart des quelques rares joueurs de tonbak connus, même des musiciens errants.
En 1938, il rencontre Sabâ (grand joueur de violon et de setâr, et compositeur), et ils restèrent amis jusqu'à la fin de la vie de ce dernier. Tehrâni a dit: "en dehors de l'écriture que j'ai appris de Khâleqi, j'ai tout appris de Sabâ."
En 1940, à l'ouverture de Radio Téhéran, il commença d'y travailler, ainsi que quelques autres artistes. Et en 1941, lorsque l'école supérieure de musique ouvrira sous la direction de 'Ali Naqi Vaziri, l'enseignement du tonbak y sera assuré par Tehrâni. Mais avec les changements de direction qui y surviendront quelques temps plus tard, l'enseignement de la musique traditionnelle y sera supprimé et les cours de Tehrâni mis en suspens.
En 1948, suite aux efforts des musiciens, Rouhollâh Khâleqi pu ouvrir une nouvelle école de musique traditionnelle: "Honarestân-é Mosiqi-é Melli". Et l'enseignement de Tehrâni pu reprendre.
Sinon Hossein Tehrâni a beaucoup travailler avec l'ensemble de Farâmarz Pâyvar, et a ainsi jouer plusieurs fois à l'étranger (Rome, Paris, Londres...) ou par exemple au festival de Shirâz (où Max Roach l'aurait entendu et se serait demandé comment ce type pouvait faire tout ça avec une pauvre peau de chèvre tendue sur du bois).
Pour ainsi dire Tehrâni a réussi son souhait d'enfant. Il y a même des jeunes tordus qui vont de France à Téhéran pour apprendre l'art du tonbak maintenant...
Alors pour finir, je rajouterai juste que Tehrâni a eu de gros problèmes avec l'opium et que je suis désolé mais j'ai pas trouvé la date de son décès, mais ça doit être vers la fin des années 70.